Le monde musical regorge d’objets fascinants, dont certains ont marqué des époques entières. Parmi eux, un instrument à cordes pincées occupe une place particulière dans l’histoire de l’art.
Apparu dès l’Antiquité, cet outil des mélodies passées inspire encore aujourd’hui. Son timbre unique a accompagné des œuvres majeures, des compositions médiévales aux pièces baroques.
Plusieurs désignations existent pour évoquer cette pièce du patrimoine culturel. Certaines renvoient à des variantes géographiques, d’autres à des périodes précises de son évolution.
Des créateurs renommés comme John Dowland ont contribué à sa légende. Leurs partitions témoignent de la richesse expressive de ce médium sonore.
Définition du luth
Le luth fascine par son héritage musical et sa construction artisanale. Cet instrument à cordes pincées se distingue par sa forme élégante et son timbre chaud, utilisé depuis des siècles dans des compositions variées.
Un instrument à cordes pincées
Joué aux doigts ou avec un plectre, le luth produit des mélodies subtiles. Sa mécanique repose sur :
- Des cordes en boyau (originellement) ou en nylon (moderne).
- Une table d’harmonie en épicéa pour amplifier le son.
- Une technique de jeu proche de la guitare, mais avec des nuances propres.
Caractéristiques physiques du luth
Sa caisse de résonance en bois, souvent en forme de poire, comporte des ouïes décoratives. Les modèles varient :
- Renaissance : 6 chœurs de cordes, taille moyenne (70 cm).
- Baroque : 13 chœurs, plus imposant (jusqu’à 1 mètre).
Des luthiers légendaires comme Tieffenbrucker ont perfectionné cet art, mêlant esthétique et acoustique.
Synonymes du mot luth
La musique ancienne nous offre une palette d’instruments aux sonorités uniques. Certains partagent des traits avec le luth, que ce soit par leur forme, leur technique de jeu ou leur héritage culturel.
Instruments aux cordes vibrantes
Plusieurs outils musicaux rappellent le luth par leur conception :
- La guitare, avec ses six cordes et son manche fretté, mais un corps plus plat.
- La mandoline, plus petite et souvent associée aux musiques folkloriques.
- La harpe, dont les cordes sont pincées verticalement.

Trésors historiques méconnus
D’autres créations, moins répandues aujourd’hui, ont marqué leur époque :
- Le cistre, doté de cordes métalliques et populaire à la Renaissance.
- La lyre, symbole antique aux cordes tendues sur une armature.
- Le théorbe, utilisé comme basse continue dans l’époque baroque.
Désignations poétiques et régionales
Certains termes évoquent le luth avec une touche d’exotisme ou de littérature :
- L’oud, ancêtre arabe au corps rond, toujours joué au Moyen-Orient.
- Le târ, luth persan à long manche, présent dans les traditions asiatiques.
- La muse, mot employé par Ronsard pour célébrer l’instrument.
Pour explorer davantage ces variantes, consultez cette ressource détaillée.
Étymologie et histoire du luth
De la terre aux cordes : l’odyssée sémantique d’un nom. Ce médium musical cache une définition insolite liée à ses matériaux originels.
Origine latine du mot « luth »
Le terme dérive du latin lutum (terre). Ce lien s’explique par la caisse en bois, travaillée comme de l’argile par les luthiers.
Les premières traces remontent aux Omeyyades. L’oud arabe traverse la Méditerranée durant le Moyen Âge. Son adaptation en Europe donne naissance à des variantes uniques.
Évolution à travers les siècles
Au XVe siècle, une révolution technique apparaît : les frettes. Cette innovation permet une justesse inédite.
La Renaissance ajoute des chœurs de cordes. Le théorbe baroque émerge ensuite, avec son manche prolongé. Pourtant, le XVIIIe siècle marque un déclin face au clavecin.
- Renaissance contemporaine : Julian Bream relance l’intérêt dans les années 1960.
- Héritage linguistique : Les mots « luthier » et « luthéal » témoignent de son influence.
Aujourd’hui, cet instrument renaît dans les conservatoires. Il fascine non seulement par ses sonorités mais aussi par son histoire.
Usages et contextes du luth
De la cour royale aux scènes contemporaines, le luth a traversé les époques avec élégance. Son timbre chaud et sa technique raffinée en ont fait un instrument polyvalent, adopté par les plus grands.

Le luth dans la musique classique et baroque
Principalement utilisé en musique baroque, il accompagnait les violes de gambe dans le continuo. Jean-Sébastien Bach et John Dowland ont composé des pièces mémorables pour cet instrument.
À la Renaissance, il était prisé des cours européennes :
- François Ier l’intégrait à ses divertissements.
- Élisabeth Ire d’Angleterre en jouait elle-même.
Expressions courantes avec le mot « luth »
La langue française regorge de références poétiques :
- Accorder son luth : préparation minutieuse, métaphore de l’harmonie.
- Jouer du luth sous les acacias : évocation bucolique dans la littérature.
| Époque | Usage du luth | Exemple célèbre |
|---|---|---|
| Baroque | Basse continue | Lachrimae de Dowland |
| Contemporain | Bandes originales | Musique de film « Le Nom de la Rose » |
Les peintures de Caravage, comme Le Joueur de luth, immortalise son aura mystérieuse. Aujourd’hui, il revisite le folk et les créations acoustiques.
Comparaison avec d’autres instruments à cordes
La famille des instruments à cordes offre une diversité de formes et de sonorités. Chaque création possède ses particularités techniques et artistiques.

Différences entre le luth et la guitare
Le luth se distingue par sa caisse en forme de poire, tandis que la guitare adopte une silhouette en huit. Cette différence influence la projection sonore.
Autres contrastes notables :
- Accordage : Le luth utilise des chœurs (doubles cordes), la guitare des cordes simples.
- Répertoire : Polyphonie complexe pour le luth, accompagnement rythmique pour la guitare.
- Position : Tenue sur le genou contre le torse pour la guitare.
« Le luth chuchote là où la guitare parle. »
Le luth et la mandoline : similitudes et distinctions
Ces deux instruments partagent des cordes pincées, mais la mandoline produit un son plus brillant grâce à ses cordes métalliques.
Points clés :
- Taille : La mandoline est plus compacte, idéale pour les musiques vives.
- Matériaux : Bois de rose pour le luth, palissandre souvent pour la mandoline.
- Technique : Jeu au plectre obligatoire pour la mandoline.
Pour approfondir ces nuances, découvrez cette analyse étymologique.
Conclusion
Entre tradition et innovation, le luth reste un pilier musical. Son histoire, riche de variantes comme l’oud ou le théorbe, témoigne d’une influence sans frontières.
Cet instrument a façonné des siècles de musique, des cours européennes aux scènes actuelles. Aujourd’hui, il se réinvente grâce aux luthiers modernes et aux festivals dédiés, comme celui de Provins.
Pour prolonger cette découverte, écoutez les enregistrements de Julian Bream ou visitez la Cité de la Musique. Et pourquoi ne pas tenter d’en jouer ? Le luth mérite bien sa place dans votre univers sonore.

